Prise en charge allopathique de la dépression et les alternatives naturelles

Dépression

La dépression touche environ un Français sur cinq et se caractérise par des variations plus ou moins importantes de l'humeur. Les causes sont souvent multiples et doivent être identifiées afin d'avoir une approche causale et globale pour remédier à ce trouble.

De nos jours, la prise en charge de la dépression repose essentiellement par la prise de médicaments antidépresseurs avec ou sans anxiolytique. Le non-remboursement de la psychothérapie ou d'autres thérapies complémentaires font que très peu de patients ont les moyens de traiter la/les causes profondes de leur mal-être. En France, la moitié des personnes atteintes de dépression ne la traitent pas du tout.

Les caractéristiques de la dépression

La dépression est un trouble de l'humeur qui perdure dans le temps. Il ne s'agit pas d'une simple déprime passagère ou saisonnière. Un des premiers signes de la dépression est une fatigue intense qui ne s'améliore pas au repos. Les symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre, voici une liste non-exhaustive de ce qu'une personne peut ressentir :

  • Troubles du sommeil ;
  • Diminution de la libido ;
  • Manque de motivation ;
  • Perte d'intérêt pour la vie quotidien ;
  • Troubles psychopathiques (maux de ventre, maux de tête, sueurs…) ;
  • Diminution ou augmentation de l'appétit ;
  • Sentiment de tristesse, de morosité ;
  • Envies suicidaires ;
  • Difficultés de concentration et/ou mémorisation ;
  • Hyperémotivité ;
  • Repli sur soi.

La prise en charge allopathique

La prise en charge allopathique de la dépression repose essentiellement sur la prise de médicaments. Il existe plusieurs types d'antidépresseurs :

  • Les imipraminiques : Ils entraînent une élévation de la concentration en noradrénaline, ils sont source d'effets secondaires (chute de tension, arythmie cardiaque, prise de poids, etc.) ;
  • Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) : Ils élèvent le taux de sérotonine en inhibant sa dégradation ;
  • Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : Ils augmentent le taux de sérotonine en inhibant sa recapture au niveau de la synapse ;
  • Les antidépresseurs combinés : Ils inhibent la recapture de la sérotonine et de noradrénaline.

L'inconvénient de ces médicaments, c'est qu'ils ne traitent pas la/les cause(s) profonde(s), ne sont pas sans effets secondaires et ne suppriment pas les risques de récidive. Il faut généralement les prendre sur le long terme et les diminuer très progressivement. De plus certains sont même totalement inefficaces sur certaines dépressions. Des déficits sur le plan nutritionnel sont fréquemment retrouvés dans la plupart des dépressions.

La prise en charge nutritionnelle

De nombreux éléments interviennent dans la synthèse des neurotransmetteurs responsables de l'humeur. Des déficits ou des carences en nutriments font partie des pistes à explorer dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles dépressifs. On recherchera un éventuel déficit en fer mais également en vitamines du groupe B, en zinc, en magnésium ou en acides gras essentiels. Un équilibre alimentaire de type méditerranéen devra être mis en place, avec 4 axes importants sur lesquelles se focaliser :

  • Des acides gras oméga-3 : Il a été prouvé qu'une alimentation riche en acides gras oméga-3 de type EPA et DHA était associée à une diminution des troubles dépressifs à tous les âges de la vie. Il conviendra d'ajouter 2 à 3 cuillères à soupe d'huiles vierges 1ère pression à froid crues riches en oméga-3 par jour à son alimentation et à consommer des petits poissons gras 2 à 3 fois par semaine.
  • Le plein de micronutriments : Il a été établi que bien souvent les personnes atteintes de troubles de l'humeur souffraient également de déficits ou de carences en micronutriments. C'est pourquoi, il est nécessaire d'avoir une alimentation brute, la moins transformée possible avec un maximum de produits locaux, frais et de saison.
  • Une assiette anti-inflammatoire : Il a été démontré qu'un syndrome inflammatoire était souvent retrouvé dans les dépressions résistantes ou récidivantes. Le sujet devra diminuer sa consommation d'acides gras trans d'origine industrielle, de molécules inflammatoires de type molécules de Maillard, d'additifs et conservateurs. Des repas riches en antioxydants tels que les polyphénols sont à introduire.
  • Des pré et probiotiques : De récentes recherches ont prouvé l'impact du microbiote intestinal sur les troubles de l'humeur. Les personnes atteintes de dépressions résistantes ou récidivantes souffrent souvent d'hyperperméabilité intestinale. Il conviendra d'avoir un programme alimentaire riche en aliments pré et probiotiques comme le miso, le kombucha, le kéfir, les légumes lactofermentés, les amidons résistants.

Pour améliorer cette prise en charge nutritionnelle, nous conseillons également d'optimiser la synthèse de la dopamine et de la sérotonine grâce à une optimisation de la chronobiologie en ayant d'avantages de protéines au petit-déjeuner et déjeuner, et d'avantages de glucides complexes au goûter et au dîner.

La prise en charge de la dépression par les plantes

Certaines plantes ont prouvé leur efficacité dans le cadre de la prise en charge des troubles de l'humeur. La liste est longue, nous ne pouvons toutes les mentionner mais voici certaines qui ont attiré notre attention :

  • Le safran : Il est utilisé dans le cas des dépressions légères à modérées. D'après une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Murdoch et de l'Université de Western Australia, 41% des sujets ont vu une amélioration de leur état dépressif en prenant du safran.
  • Le pois mascate ou mucuna : Cette plante Ayurvédique participerait au bon équilibre nerveux et améliorerait l'état des patients dépressifs en manque de dopamine.
  • Le jujubier : Les graines et le fruit du jujubier auraient des effets positifs en cas de dépression, d'anxiété, d'insomnies et/ou de stress chronique. Ils sont très utilisés en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC).
  • Le reishi : En mycothérapie, le reishi est un champignon adaptogène (qui augmente les capacités de l'organisme d'adaptation au stress) conseillé en cas de fatigue, de manque d'énergie vitale ou encore de dépression.
Dépression
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Les thérapies brèves pour lutter contre la dépression

En parallèle des prises en charge citées plus haut, le suivi d'une thérapie brève est un indispensable pour éviter les récidives ou les dépressions prolongées. Voici quelques exemples de thérapies pouvant aider :

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Prouvée scientifiquement, la TCC a pour but de remplacer les pensées négatives et comportements inadaptés par des pensées et des réactions appropriées à la réalité. Cette thérapie est prodiguée par des psychothérapeutes.
  • La sophrologie : Cette pratique douce entre du développement personnel et de relaxation consiste à harmoniser le corps & l'esprit en favorisant la prise de conscience et la verbalisation des ressentis grâce à des exercices de respiration et des visualisations positives.
  • L'Emotional Freedom Technique (EFT) : L'EFT ou thérapie de tapotement introduite dans les années 90 serait efficace pour diminuer les symptômes dépressifs grâce à des tapotements spécifiques sur des méridiens situés autour du corps qui permettraient de rétablir l'équilibre entre le corps et l'esprit.

Une pathologie complexe 

Pour conclure, la dépression est une maladie complexe qui nécessite avant tout de rechercher la/les cause(s) profondes du mal-être par le biais de thérapies. En complément, une approche globale hygiéno-diététique est de rigueur pour une amélioration rapide des symptômes dépressifs.

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