Sentir l'autre en soi
L'écrivain américain John Steinbeck a écrit : "La seule manière de comprendre les personnes, c'est de les sentir à l'intérieur de soi". Cette phrase est une belle définition de l'empathie. Le mot empathie vient du grec "en-pathos". C'est la capacité que l'on peut avoir à se mettre à la place de l'autre, cette capacité à vivre ce que l'autre ressent. Que ce soit un sentiment positif ou négatif. Si l'autre est heureux, nous le sommes, s'il est triste, nous souffrons aussi. C'est là la différence avec la compassion. L'empathie est comme un miroir par rapport aux émotions d'autrui, alors que la compassion développe un sentiment de bienveillance avec l'envie d'aider l'autre.
Manque ou excès d'empathie ?
Que l'on soit en excès d'empathie ou au contraire que l'on en manque terriblement, notre perception de la réalité peut être compromise. En effet, lorsque l'on a trop d'empathie, on peut être amené à la transformer en sympathie pour ne pas être trop impacté.
Ceux qui n'en ont pas ou peu vont plutôt ne rien ressentir, n'avoir aucune émotion et donc ne pas comprendre le comportement ou les motivations de l'autre. Ces personnes peuvent transmettre une froideur, une absence de chaleur humaine. On peut interpréter ce comportement comme du désintérêt, voire de l'égoïsme. Mais ce n'est pas le cas. Souvent ce sont les épreuves de la vie qui les ont endurcis. Toutefois cela peut amener à avoir un point de vue égocentrique et être de moins en moins à l'écoute des autres.
Comment reconnaitre l'empathie ?
La première étape pour avoir de l'empathie est d'apprendre à reconnaître ses émotions. Se reconnecter à soi et les laisser venir à nous. Renouer avec celles que l'on avait enfouies. Rétablir une relation avec elles, apprendre à les accepter, les ressentir, les percevoir dans le corps. Quelles sensations physiques ressentez-vous les émotions viennent à vous ? Souvent, lorsqu'une émotion n'est pas encore présente au niveau psychique, on peut la ressentir au niveau corporel à travers une douleur, une contracture, une raideur. Cette douleur peut être récurrente, car elle va s'intégrer dans nos cellules. Notre corps garde en mémoire ce que l'on a vécu, ce que l'on a ressenti à un moment donné de notre existence. Ainsi, apprendre à accepter l'émotion est une étape clé. Pour cela, des techniques de méditation d'auto-compassion peuvent être utilisées.
Se reconnecter à ses émotions
Même si on pense ne rien ressentir, il y a toujours de l'émotion présente en nous ; on la cache souvent par rapport à notre passé, mais il suffit d'apprendre à se reconnecter à elle, à l'accepter, à lui demander de revenir. Ainsi, on sera à même de développer de l'empathie, dans la limite du raisonnable, sans que ce soit en excès pour ne pas subir les émotions d'autrui.
