Les voitures électriques sont-elles vraiment écologiques ?

En France le secteur du transport représente 30% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le défi climatique nous amène donc à revoir la mobilité. Le marché de la voiture électrique est en forte expansion. Elle est mise en avant aujourd'hui comme l'une des solutions au dérèglement climatique, mais est-ce vraiment le cas ?

Transport et pollution

Le défi climatique a pour objectif de réduire les GES à zéro. Pour cela, il est essentiel de revoir certaines de nos habitudes, et notamment notre façon de nous déplacer. En effet, le secteur du transport est très émetteur de GES. Toutefois, nous avons besoin de l'utiliser au quotidien, que ce soit dans notre vie personnelle et surtout professionnelle. Selon un sondage Ipsos de 2019, 87% des français utilisent la voiture pour l'un de leurs déplacements de tous les jours. La voiture est alors le premier moyen de transport utilisé au quotidien. N'ayant pas de pot d'échappement, la voiture électrique apparaît comme une voiture plus "propre" dans le sens où elle ne dégage pas de GES localement. Cependant, la pollution est ailleurs.

Le charbon émet beaucoup de GES
Le charbon émet beaucoup de GES

La construction des voitures électriques est émettrice de CO2

La construction d'un véhicule électrique émet deux fois plus de CO2 qu'un véhicule thermique du fait de sa batterie. La fabrication d'une batterie de voiture électrique émet autant de CO2 que la construction du reste de la voiture. Elle demande des matériaux rares et des métaux dont l'extraction est très émettrice de CO2. En plus de cela, le recyclage des batteries de voiture n'est pas au point aujourd'hui. Cette extraction se fait principalement dans des mines en Asie et en Afrique. Les conditions de travail sont inhumaines et selon Amnesty International, il y a de nombreux mineurs qui y travaillent, et qui sont en contact avec le cobalt sans équipement pour se protéger.

La voiture électrique, un enjeu technique
La voiture électrique, un enjeu technique

Une énergie électrique "décarbonée"

La production d'électricité dans le monde est réalisée à 40% avec du charbon, 25% avec du gaz, 5% avec des produits pétroliers, 13% avec du nucléaire, 15% avec des barrages électriques et moins de 3% d'éolien. On voit bien que la majorité de l'énergie électrique mondiale est faite avec des énergies fossiles. Ainsi, l'intérêt de la voiture électrique ne vient que lorsque l'on aura "décarboné" l'énergie électrique. Une énergie "décarbonée" est une énergie qui n'émet pas de CO2.
Toutefois, la production électrique est différente selon les pays. D'après RTE France, Gestionnaire du Réseau de Transport d'Electricité, en France l'énergie électrique est produite à 70% d'énergie nucléaire, 16% d'éolien, 8% d'hydraulique, 4% de gaz, 2% charbon, et vient ensuite le solaire et les bioénergies. En France, l'intérêt de la voiture électrique semble plus pertinent.
Néanmoins, la voiture électrique ne peut pas remplacer la voiture thermique dans les mêmes usages. En effet, remplacer le parc automobiles existant par des voitures lourdes et puissantes n'est pas écologique car ces dernières consomment davantage d'énergie.

Une énergie décarbonée est essentielle pour envisager l'intérêt des voitures électriques
Une énergie décarbonée est essentielle pour envisager l'intérêt des voitures électriques

Une énergie décarbonée est essentielle pour envisager l'intérêt des voitures électriques

La voiture électrique devient potentiellement intéressante si l'énergie électrique qui sert à recharger la voiture est "décarbonée" et si la voiture est légère et peu puissante avec un cycle de vie long. Il semble également pertinent de repenser sa façon de se déplacer : covoiturage, un seul véhicule par foyer, transports en commun, trains, vélo, marche à pied…etc.