Les "dark kitchen"
Depuis le confinement, de nombreuses personnes ont changé leurs habitudes de vie. Le mode de consommation des Français a évolué et cela a impacté le monde de la restauration. Les livraisons de repas à domicile ont augmenté et il est apparu un phénomène nouveau, les "dark kitchen" que l'on peut traduire par "cuisines fantômes". Ce concept vient de Chicago, aux États-Unis, et a comme objectif d'implanter des "dark kitchen" dans des endroits où la demande est forte pour la livraison à domicile mais où il n'y a pas de restaurants à proximité. Ainsi, la "dark kitchen" est un lieu qui ne comporte pas de salle, ne propose pas de service, mais intègre une cuisine et fait uniquement de la livraison de repas.
Ces "dark kitchen" se sont implantées dans les grandes villes, surtout à Paris, et collaborent avec des plateformes de livraison déjà présentes sur le marché. Les menus se feront selon les tendances actuelles du marché. Lorsqu'il y a un type de repas potentiellement rentable, il y a création d'une marque virtuelle qui sera ensuite mise en avant sur les plateformes de livraison. Le consommateur ne sait pas que c'est une "dark kitchen" mais est attiré par la marque créée et les plats qu'elle propose.
On se retrouve ici dans une sorte de "cuisine-usine". On prépare ce qui est à la mode, il n'y a pas de diversité au niveau des plats proposés. Et, surtout, le concept est proche du fast-food et de la "malbouffe". Burger, pizza, tacos, salades, poké bowl… ces plats à la mode ne sont pas forcément sains et surtout sont à base de produits déjà transformés. Ce sont des recettes fabriquées par des employés polyvalents et pas par des cuisiniers. L'on pourrait également se demander si ce genre de restaurants ne seraient pas une menace pour la restauration traditionnelle. Même si des groupes de la restauration ou des indépendants ont déjà créé leur propre marque virtuelle, cela pourrait impacter les restaurateurs ne l'ayant pas fait.
Tendance locavore
Cette mode, en plus d'avoir un impact sur la restauration traditionnelle, vient à contre-courant de la mode « locavore » (le fait de ne consommer que des fruits et des légumes locaux et de saison, afin de contribuer au développement durable). Comme nous le disions plus haut, les plats préparés sont à la chaîne selon la mode actuelle. Les ingrédients utilisés ne seront pas forcément de saison ou ne viendront pas du petit producteur du village d'à côté.
La tendance « locavore » est également arrivée des États-Unis il y a plus longtemps, en 2005, à l'occasion de la journée mondiale de l'environnement. L'idée est de consommer des produits locaux afin d'avoir un impact positif sur la planète. Un produit local est un produit qui vient de maximum 250km autour de son domicile. Cela invite surtout à changer ses habitudes de consommation. Ne plus aller au supermarché et plutôt vers les producteurs autour de chez soi. Si vous n'en avez pas, il suffit de privilégier les circuits agricoles courts, grâce à des alternatives créées par des citoyens comme les « Amap ». Cela impacte également la qualité des aliments qui seront frais, pas stockés dans des chambres froides, et donc de meilleure qualité.
Être « locavore » incite également à respecter les saisons. On privilégie les fruits et légumes qui poussent au moment où on les consomme. Fini les tomates l'hiver ! On fera également des économies de transport et d'emballage.
Un retour à l'essentiel
Ces « cuisines fantômes » se moulent parfaitement à la société dans laquelle nous sommes, dans laquelle nous voulons tout, tout de suite, et simplement. Commander à manger de chez soi via une application ou un site internet est certes très simple et rapide, mais a-t-on vraiment envie de cela ? La restauration traditionnelle nous permet de nous retrouver réellement, de rencontrer d'autres personnes, et de faire vivre les gens au niveau de notre région. Certains petits restaurateurs se fournissent auprès des producteurs à côté de chez eux. Cela impacte donc l'économie locale et revient vers cette tendance « locavore » dont nous parlions. La cuisine est préparée par un cuisinier, avec une réflexion autour des produits de saison, et non pas selon le bon vouloir de personnes surfant sur les « tendances ». Vous gagnez en qualité de repas, ce qui impactera positivement votre santé et votre planète.
Il n'y a que des avantages à consommer localement
Revoir son mode de consommation favorise plusieurs points importants : notre santé, notre environnement, notre économie. Les « dark kitchen » sont clairement créées pour faire du profit sans réfléchir à la qualité proposée ni à l'impact environnemental qui peut en résulter. Consommer localement en privilégiant les circuits courts n'a que de bons des côtés. Prenez le temps de vous renseigner sur les producteurs et restaurateurs autour de chez vous, pour retrouver une qualité de nourriture et de partage, comme devrait l'être et le rester la cuisine.
