Consommation de l'eau
La consommation d'eau d'un foyer français s'élève en moyenne à 450€ par an. Alors que la pluie est une ressource gratuite et abondante. D'autant plus que l'utilisation de l'eau à usage alimentaire ne représente que 7% de notre consommation totale. Pour qu'elle soit potable, l'eau est transportée dans des réseaux d'assainissement qui mettent en place des traitements coûteux et du coup, inutiles pour 93% de notre utilisation quotidienne.
Concernant la qualité de l'eau de pluie, elle n'est pas irréprochable, selon Sylvie Luneau (journaliste spécialisée en environnement), mais l'eau du robinet non plus car nous y trouvons toujours des pesticides, des perturbateurs endocriniens, ou encore des substances médicamenteuses. Quant aux eaux de surface comme les rivières et cours d'eau, ceux-ci sont particulièrement pollués avec la présence entre autres, de nitrates, phosphates, matières organiques, pesticides, métaux lourds, solvants…etc.
Ainsi, récupérer l'eau de pluie permettrait de consommer moins, d'agir sur notre empreinte carbone, et d'avoir une certaine autonomie.
Autonomie
Dans une optique de protection de l'environnement, on parle de plus en plus d'autonomie. En effet, tendre vers l'autonomie c'est réussir à mieux gérer ses déchets et à les réduire, mais pas que. Il s'agit également de pouvoir accéder à une certaine liberté.
Comme le dit si bien Pierre Rabhi (écrivain et pionnier de l'agriculture écologique), tendre vers une sobriété c'est se retrouver libre de ses choix et rompre avec la mondialisation. Il veut remettre l'humain et la nature au cœur de nos préoccupations. Et l'autonomie peut nous amener à cette fameuse sobriété heureuse.
L'autonomie passe surtout vers une modification profonde de notre mode de vie. Eviter au maximum l'utilisation des énergies fossiles, se concentrer sur les circuits courts et faire le tri dans nos besoins.
En France, de plus en plus de personnes veulent tendre à cela en se rapprochant de la nature. De nombreux éco-villages sont créés, vivant en autosuffisance grâce à des ressources naturelles, un potager, des installations vertes, un système de récupération d'eau de pluie…Etc.
Récupération de l'eau de pluie
Si vous n'êtes pas encore prêts à tout quitter mais que vous voulez commencer à tendre vers cette autonomie, vous pouvez essayer de récolter l'eau de pluie.
- Comment récupérer l'eau de pluie ?
Récupérer l'eau de pluie se fait grâce à un récupérateur. Le fonctionnement est simple, lorsque l'eau de pluie tombe sur votre toiture, elle est recueillie dans les gouttières qui sont reliées à une cuve. A l'entrée de la cure, il y a un premier filtrage grâce à une grille, la crapaudine, puis en amont il y a un filtre-décanteur qui va envoyer les impuretés dans le réseau d'assainissement pluvial. Il faut penser à nettoyer une à deux fois par an ses gouttières.
Il existe deux types de cuve :
- en extérieur qui est utilisée surtout pour l'arrosage,
- enterrée qui sera reliée à votre réseau de plomberie et d'évacuation pour un usage domestique.
Cette dernière cuve sera plus coûteuse que l'autre car demandera des travaux. Celle en extérieur peut être installée plus simplement. Il est intéressant de noter que les matériaux de l'installation auront un impact sur la qualité de votre eau. Les tuiles et ardoises évitent de polluer l'eau.
- Comment utiliser l'eau de pluie ?
L'eau de pluie récupérée peut avoir différentes utilisations, notamment pour une utilisation quotidienne à la maison : pour laver les sols, pour le lave-linge, le lave-vaisselle, le fer à repasser, les WC, laver sa voiture, arroser son jardin. L'eau de pluie étant moins calcaire, les appareils s'useront moins qu'avec l'eau du robinet.
L'eau de pluie n'est pas considérée comme potable. La règlementation à ce sujet est très restrictive, elle ne peut pas être utilisée pour la cuisson ou la douche.
Vers une démarche autonome, écologique et économique
Dans une démarche zéro-déchet ou de changement de nos habitudes, la récupération de l'eau de pluie est une façon intéressante d'avancer vers une autonomie. On se trouve dans une démarche d'économie qui nous incite à revoir notre consommation et apporter notre petite pierre à l'édifice.
