La fast-fashion ou la mode du jetable
Le "lean management" de Toyota ou la logique de rentabilité à travers la recherche de meilleurs coûts de production en fabriquant à flux tendu et en réduisant les délais d'approvisionnement, est une pratique qui a émergé au XXème siècle et qui a impacté de nombreux secteurs d'activité aujourd'hui, notamment la mode. Aujourd'hui, la plupart des grandes entreprises textiles sont sur le modèle économique de la fast-fashion.
La fast-fashion consiste à un renouvellement très rapide des collections d'habits ou d'accessoires de mode vestimentaire. Le rythme de production est très rapide. En effet, certaines enseignes renouvellent leur collection toutes les deux semaines ! Les acteurs de la fast-fashion proposent des vêtements à des prix très bas pour qu'ils soient accessibles et vendus au plus grand nombre de personnes. Pour avoir ces bas prix, la matière première est de très mauvaise qualité et la main d'œuvre bon marché. On est clairement sur une mode éphémère, que l'on peut même qualifier de jetable.

Un impact environnemental et sociétal important
Les conséquences d'une mode basée sur la surconsommation sont énormes, que ce soit sur notre planète mais aussi sur les inégalités sociales et de genre.
Selon l'ADEME (L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde, et l'industrie de la mode émettrait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre (GES), soit 2% du total global. Si le rythme ne se réduit pas, cela pourrait atteindre 26% des émissions de GES en 2050 !
En effet, la production d'un vêtement implique de nombreuses étapes de confection qui ont toutes des impacts sur l'environnement : la production de matières premières, la transformation, le transport... cela demande de l'énergie et entraine une pollution des eaux et des sols.
Par ailleurs, la plupart des vêtements sont conçus au Pakistant, au Bangladesh, ou encore en Thaïlande là où la main d'œuvre est moins chère. Les travailleurs et travailleuses sont donc dans des situations de grande pauvreté. Parmi les ouvriers, il y a également de nombreux enfants.

Les bons réflexes à adopter
Pour aller à l'encontre de cette mode du jetable aux conséquences néfastes, voici quelques conseils avant d'acheter quelque chose de neuf.
Avant d'acheter votre vêtement, posez-vous la question : avez-vous vraiment besoin de lui ? Selon Planetoscope, un foyer aurait 114€ de vêtements en bon état qu'il ne mettrait jamais. Faites le point sur votre garde-robe, faites le tri et réfléchissez à ce dont vous avez vraiment besoin.
Une fois le tri fait, si vous souhaitez vous séparer de vos vêtements, demandez-vous pourquoi ? Est-il abîmé ? A-t-il seulement besoin d'une petite réparation ? Un bouton à recoudre ? Un trou à repriser ? Une fermeture-éclair à débloquer ? N'hésitez pas à le réparer vous-même ou à le faire repriser. Plus longtemps vous garderez vos vêtements, moins vous polluerez.
Si vraiment vous souhaitez vous débarasser de vos vêtements, pensez au recyclage. Déposez-les en point de collecte.

Revoir sa consommation pour avoir une influence sur l'industrie de la mode
L'industrie de la mode met tout en oeuvre pour nous inciter à acheter davantage : de nouvelles collections attrayantes, des habits qui s'abîment rapidement, des prix attractifs...etc. C'est à nous de ne pas tomber dans le panneau du marketing et de réfléchir à notre façon de consommer pour changer notre emprunte énergétique et inciter ces géants de l'industrie à mieux traiter leurs travailleur.euses.